Le Lac du Drennec

Le lac du Drennec situé sur le haut Élorn est un atout important du domaine de pêche de notre association. Enchâssé dans un écrin de boisé de 100 hectares, bénéficiant d’une trame bocagère relativement bien préservée et de landes couvrant les hautes terres de l’Arrée, il est encadré de hameaux et de villages, à l’architecture traditionnelle, souvent bien restaurés.

Ce lac, créé au début des années 1980, est, avec une surface de 110 hectares, une profondeur maximale de 20 mètres et une contenance de 8,7 millions de m³, le second du Finistère. Curiosité climatique il se situe à la limite du microclimat sub-montagnard qui caractérise les hautes terres de l’Arrée.  Il bénéficie d’une pluviométrie abondante de 1.200 à 1.400 mm par an, de températures plus fraîches, de fréquents coups de vents.

Sa fonction est de garantir l’approvisionnement de Brest en eau destinée à la potabilisation. Stockant la ressource en hiver, il relâche entre 400 et 1000 litres/seconde en période estivale. Une ressource traitée par la station de Pont ar Bled située une trentaine de kilomètres à l’aval. Il soutient donc les étiages estivaux de l’Elorn qui bénéficie toujours d’une belle lame d’eau.

Un sentier arpenté par nombre de randonneurs longe la dizaine de kilomètres de sa circonférence. Deux plages artificielles sablonneuses ont été créées pour la baignade et le centre de voile. Il est à souligner que l’entretien du lac n’incombe pas à l’AAPPMA de l’Elorn, mais à la collectivité départementale.

Toutefois la valeur du lac du Drennec réside dans son bon potentiel halieutique. Il est accessible avec la carte de pêche de notre association qui en assure la gestion piscicole et un gardiennage vigilant.

Alimenté par deux rivières, le Haut-Élorn et son affluent le Mougau, le lac abrite deux populations de salmonidés :

  1. Une population marginale de truites fario sauvages, issues de la souche d’origine présente dans ces deux affluents et dont une partie fait tous les ans l’aller-retour entre le lac et ses deux tributaires pour frayer.
    Notre association attache une importance particulière à cette souche de truite fario qui justifie le maintien du lac en 1ère catégorie. Ayant été durement éprouvée par la vidange problématique de 2006 et par la sécheresse de 2022, la compilation des remontées effectuée chaque hiver dans le Mougau, un des deux ruisseaux-frayères, démontre, après un fort tassement, une lente amélioration de la situation avec l’observation, en décembre 2024, de superbes spécimens de 50 à 65 cm.
    Quelques truites sauvages se prennent en début de saison et ce sont le plus souvent des poissons tutoyant le kilogramme, voire 2,5 kg pour les plus gros sujets. De tels spécimens forment la légende du lac par leur beauté et leur opiniâtreté au combat. Évidemment ils devront être remis en liberté dans les meilleures conditions possibles.
  2. Une population de truites arc-en-ciel qui fait l’objet d’un soutien au moyen d’un empoissonnement de 5.000 à 7.000 spécimens, pesant de 700 g à 1,8 kg, par an constituant une partie importante du stock à disposition des pêcheurs. C’est sur cette population que s’exerce l’essentiel de la pression halieutique.

La réglementation du lac limite le nombre de poissons gardés à 2 par jour, 20 par an. Toute capture doit être immédiatement notée dans un carnet de pêche ce qui permet d’avoir un suivi de la pression  exercée par les adhérents. Cette comptabilisation permet aussi d’analyser le résultat de l’investissement des 20.000 euros annuels (chiffre 2025) consentis par l’association pour assurer une pêche de qualité à ses adhérents permanents et les détenteurs d’une carte saisonnière.

Si une majorité des rives du lac est autorisée à toutes les pêches, plusieurs centaines de mètres de sa partie nord sont réservés à un parcours mouche exclusif bien balisé, parfaitement dégagé et permettant de déployer la soie en double traction. C’est, de surcroît, à l’exemple du parcours mouche sur le cours inférieur de l’Elorn, un lieu où les passionnés se rencontrent. Sa réputation a largement franchi les frontières de la Bretagne pour attirer des moucheurs qui apprécient autant la qualité de la pêche qu’un paysage qui n’est pas sans rappeler l’Irlande.

La pêche à la mouche sur le lac du Drennec se décline en trois grandes périodes. Bien évidemment il s’agit ici d’indications générales qui ne peuvent refléter, au jour le jour, la réalité des situations rencontrées. Il existera toujours de nombreuses exceptions, heureuses ou décevantes, à la règle. C’est ce qui fait aussi le sel de la pêche.

  • La pêche de premier printemps va de l’ouverture, à la mi-mars, jusqu’à la fin du mois d’avril. Les conditions peuvent encore être rudes. Mais pour peu que les vents ne soufflent pas du nord ou de l’est, ce qui est alors synonyme de temps froid et sec qui cale les poissons en rivière comme en lac, la pêche est plus productive le matin et aux heures les plus tièdes de la journée, surtout si un rayon de soleil vient réchauffer l’atmosphère. Les coups du soir sont encore problématiques et accidentels.
  • La pêche de second printemps court de fin avril-début mai jusqu’à la fin juin. Comme pour la rivière l’activité peut être constante durant toute la journée avec, parfois, de brusques pics d’activité, notamment vers midi, et des moments où seuls quelques poissons sont en mouvement. Les gobages deviennent plus marqués le soir. De telles conditions sont également observables dans les deux ou trois semaines qui précèdent la fermeture de la pêche lorsque la fraîcheur de l’atmosphère relance l’activité.
  • La pêche d’été est concentrée sur le matin très tôt et le soir, deux heures avant le coucher du soleil. Le matin les truites sont plus proches du bord. L’activité se fige dès 10 heures pour reprendre une à deux heures avant le coucher du soleil. Toutefois, si le temps est couvert et tiède, il arrive que la journée soit ponctuée de brusques périodes de fièvre qui peuvent se reproduire plusieurs fois. Elles durent une trentaine de minutes. En revanche, si la soirée est anormalement fraîche, aucune activité de viendra ponctuer la fin du jour. C’est le mystère de la pêche.

Le lac est essentiellement peuplé de salmonidés, même si une confortable population de rotengles y a élu domicile en même temps que des vairons, occupants historiques. Ces deux espèces payent toutefois un lourd tribut aux truites. Le régime alimentaire des salmonidés est néanmoins surtout constitué de chironomes qui trouvent dans les herbiers bordant les premiers mètres de la lame d’eau un biotope favorable. Lorsqu’elles se nourrissent en surface, il est habituel de voir de petits bancs de truites longer les bordures, leurs gobages trahissant leur progression. Parfois aussi c’est un spécimen plus solitaire dont il faudra estimer avec soin la vitesse de la progression et la trajectoire de manière à ce que la mouche croise son champ de perception.

Le lac est essentiellement peuplé de salmonidés même si une confortable population de rotengles y a élu domicile en même temps que les vairons, occupants historiques. Ces deux espèces payent un tribut aux truites. Le régime alimentaire des salmonidés est néanmoins surtout constitué de chironomes qui se trouvent dans les herbiers bordant les premiers mètres de la lame d’eau, un biotope favorable.

Lorsqu’elles se nourrissent en surface, il est habituel de voir de petits bancs de truites longer les bordures, leurs gobages trahissant leur progression. Parfois il s’agira d’un spécimen plus solitaire dont il faudra estimer avec soin la vitesse de la progression et la trajectoire de manière à ce que la mouche croise son champ de perception.

Le matériel pour la pêche à la mouche est classique : une canne de 9 à 10 pieds, équipée d’un backing de 20 livres, raccordé à une soie de 7 ou 8, dite shooting head, ou peut-être même une running line pour permettre des lancers de 20 à 30 mètres. On pourra recommander une tête plongeante permettant de faire travailler la mouche de 40 à 50 cm de profondeur en début de saison. Une soie flottante non-graissée le reste de la saison pour travailler la lame d’eau, de 10 à 20 cm sous la surface, et enfin une soie graissée pour la pêche en surface. Une queue de rat terminée par un 18/100e en début de saison, 16/100e, voire 14/100e, en fluorocarbone aux beaux jours, achèvera cette revue de l’équipement. On notera que les résultats seront bien meilleurs si on sait se tenir à quelques mètres en retrait de la berge. Le poisson viendra alors chasser dans une lame d’eau plus faible (de 40 à 60 cm du bord) où les insectes sont plus nombreux. Ce n’est toutefois pas la plus commune des pratiques et le plus souvent les waders sont mis à profit pour s’avancer dans l’eau à une demi-douzaine de mètres du bord. Dans ce cas, le poisson visé se situera au large, à une vingtaine de mètres. C’est un choix tactique

Pour aller à l’essentiel, il existe quatre méthodes de pêche à la mouche sur le lac du Drennec :

  • Une première, en début de saison consiste à utiliser un streamer imitant un vairon. Dans ce cas, on choisira de faire évoluer le leurre à proximité du fond. Il conviendra alors de varier les vitesses de récupération pour trouver la bonne martingale. C’est une pêche assez fastidieuse mais qui donne de bons résultats dans les quelques semaines qui suivent l’ouverture. La soie à tête plongeante sera alors recommandée.
  • La seconde, utilisant une soie flottante non graissée consiste à observer les zones de chalandise des truites, à pêcher à l’aveugle ou sur des poissons identifiés, et à leur présenter une nymphe casquée, montée sur hameçon n° 14 ou n° 16, qui sera animée au moyen de petites tirées sur la soie. C’est la méthode la plus courante sur le lac. Elle s’avère efficace pendant toute la saison et particulièrement lorsque surviennent les groupes de truites qui effectuent un circuit qui, avec le temps et l’observation, devient relativement prévisible.
  • La troisième est praticable lorsqu’un vent ponctué de fortes risées souffle et provoque des vagues. Il s’agit alors de lancer une mouche très flottante, en poil creux (Elk Air) ou alors une Peute de Bresson et de stripper gentiment dans la vague. Le but est alors que la mouche  crée un sillage identique à celui d’un insecte essayant maladroitement de s’envoler, provoquant alors une attaque « coup-de-canon » d’un poisson opportuniste
  • Enfin la quatrième est utilisée les soirs d’été lorsque l’activité est bien installée. Elle consiste à poser une mouche sèche de tonalité brun clair et à flottaison basse (ou pourrait parler de mouche mouillée), accrochée à un bas de ligne de 14 à 16/100e, puis d’attendre le moment magique où, ayant correctement évalué la trajectoire, elle va disparaître dans la gueule d’une truite. Cette dernière méthode, plus contemplative, est peut-être celle qui est à même de donner les émotions les plus fortes. Elle n’est toutefois pas la plus efficace. Mais est-ce là l’objectif ?

Une fois ferré, le poisson aura tout loisir d’entamer une lutte dans un espace qui recèle peu de pièges, de souches ou d’herbiers touffus.

Cela dans un paysage de bois et de bocage avec en arrière-plan la ligne de crête des Monts d’Arrée : le cadre magique du lac du Drennec.

une vague