La truite de mer (Salmo trutta)

Ce magnifique migrateur est présent dans l’Élorn, mais n’a jamais été abondant si nous en jugeons par nos archives les plus anciennes. Il est néanmoins bien plus présent dans les ruisseaux côtiers qui se jettent dans la Manche (La Flèche, L’Horn, Le Guillec, Abers…).

En moyenne, moins d’une centaine de poissons est dénombrée annuellement à la station de Kerhamon (non compris l’échappement par fortes eaux). Toutefois et c’est une bonne nouvelle, depuis 2020, on observe un accroissement régulier des remontées dans l’Élorn avec un record de 200 poissons comptabilisés en 2024.

Il s’agit majoritairement de finnocks (28-32 cm) et de poisson ayant passé un hiver en mer (de 35 à 40 cm). Quelques rares individus de 50 cm, parfois plus, sont visualisés.

L’Élorn n’est donc pas une destination phare pour les adeptes de la truite de mer comme peuvent l’être les rivières les plus réputées de Normandie ou encore les Gaves pyrénéens.

Dans l’Élorn, la capture de truite de mer est encore une divine surprise car la défense d’un poisson fraîchement monté de la mer est exceptionnelle. Nous ne pouvons donc que recommander un prélèvement très modéré ou mieux la graciation avec toutes les précautions d’usage pour la remise à l’eau. Rappelons que la taille minimale est fixée à 35 cm.

La souche locale de truite de mer demeure un mystère.

Les observations attestent que la truite fario de rivière est bien présente à l’aval de Kerhamon et jusque dans la ville de Landerneau, en fond d’estuaire et dans une zone soumise au régime des marées. Elle s’adapte donc parfaitement à l’eau saumâtre. Il semble que certains sujets affectionnent particulièrement ce milieu, riche en nourriture, d’où la présence de beaux sujets (30 cm et plus).

S’agit-il d’une truite « intermédiaire » entre la fario, strictement inféodée aux eaux douces et la truite de mer migratrice ? Les va-et-vient de ces belles fario sont confirmés au niveau du vidéo-comptage, surtout durant la période de reproduction (automne) ; ce qui suggère qu’une population spécifique est bien implantée dans ce tronçon aval de l’Élorn.