La salmoniculture du Quinquis

La salmoniculture expérimentale du Quinquis (commune de Bodilis) a été mise en place en 1977 dans le cadre d’un programme associant l’AAPPMA, l’APPSB (Association pour la Protection du Saumon en Bretagne et Basse Normandie, aujourd’hui Eau et Rivières de Bretagne) et un organisme de recherche le CNEXO-COB, aujourd’hui l’IFREMER.

La salmoniculture du Quinquis
La salmoniculture du Quinquis

L’objectif de cette salmoniculture était de mettre au point une production de smolts aptes à revenir dans leur rivière d’origine. Une production de 10.000 smolts a été maîtrisée dès le début de la décennie 1980. Elle correspond à la perte de production de saumons juvéniles, évaluée sur la base des connaissances scientifiques de l’époque, suite à l’ennoiement des frayères après la construction du barrage du Drennec. En effet, ce barrage mis en service en 1981 sur le cours supérieur de l’Élorn, n’a pu être équipé d’un dispositif de franchissement pour assurer la libre circulation des poissons migrateurs. En compensation et après étude d’impact*, la perte de production naturelle consécutive à l’ennoiement des frayères a été chiffrée à une somme versée par le Syndicat de Bassin à l’AAPPMA correspondant au financement de la production annuelle de 10.000 smolts.

Chaque année, pour alimenter la salmoniculture en œufs, 10 à 15 géniteurs sont prélevés dans l’Élorn pour récupérer 15 à 20.000 œufs. Avant leur lâcher (mars, avril) tous les smolts sont préalablement marqués par ablation de l’adipeuse. En 2023, pour la première fois nous n’avons pu récupérer le moindre géniteur du fait de la faiblesse de la migration. C’est là un indicateur de la situation extrêmement préoccupante dans laquelle se trouve le saumon Atlantique.

La salmoniculture du Quinquis

Les poissons adultes, sans adipeuse, qui reviennent dans l’Élorn après un ou deux hivers passés en mer sont identifiés grâce au système de vidéo-comptage. Le taux de retour varie de 0,5 à 3 %.

*Cette évaluation de perte de production a été établie sur la base des connaissances techniques et scientifiques de l’époque (Université de Brest) qui surestimaient la réalité de la production naturelle de jeunes saumons, suite à l’ennoiement des zones de frayères sous les eaux du lac et l’impossibilité d’atteindre les zones de frayères du haut-Élorn et du Mougau. À l’inverse, les études de l’époque ont complètement occulté l’impact de la construction du barrage sur les populations d’anguilles, de truites fario ainsi que l’impact sur les zones de frayères en aval du lac, lié à modification du régime des crues durant la phase de remplissage du plan d’eau (de novembre à mars, selon la pluviométrie hivernale).

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