Le bassin versant de l’Élorn

L’Élorn : une rivière caractéristique du Massif Armoricain

L’Élorn, second fleuve côtier du Finistère après l’Aulne, constitue une frontière entre les Monts d’Arrée au sud et le plateau du Léon au nord. Il prend ses sources à près de 300 mètres d’altitude, au pied du Tuchenn Gador (385 m) sur le territoire du Parc Naturel Régional d’Armorique.

Le bassin versant fluvial couvre une surface de 285 km², le débit moyen annuel est de 5,87 mètres cubes seconde.

Soumis au régime océanique tempéré, le bassin versant présente toutefois d’assez fort contrastes climatiques entre la zone d’estuaire et les hautes terres de l’Arrée, ou encore le plateau de Ploudiry-la Martyre (rive gauche, à 200 mètres d’altitude).

Ainsi, La pluviométrie varie de 1.000 à 1.200 mm sur le cours inférieur à 1.300 à 1.500 mm sur les monts d’Arrée où le climat est qualifié de sub-montagnard (plus de 30 jours de gel, contre 8 à Brest). Particulièrement bien arrosé, relativement imperméable et à forte pente (pente moyenne 7 ‰), l’Élorn est alimenté par un dense réseau d’affluents, seize affluents principaux, pour un linéaire de près de 200 km. Ces petits émissaires, souvent de bonne qualité piscicole, constituent des zones de frayères privilégiées pour la truite et pour le saumon. Ils contribuent à la richesse de l’ensemble du système.

L’Élorn rivière de 1re catégorie, riche en salmonidés

Le cours fluvial de L’Élorn, en forme de S renversé, d’une longueur de 42 km, peut être divisé en 3 parties :

Le cours supérieur

Le cours supérieur (15 km), des sources au bourg de Sizun, en passant par le lac du Drennec, créé en 1982 pour soutenir le débit d’étiage aux fins d’alimentation de l’usine de pompage de Pont Ar Bled, située en aval et qui alimente plus de 300.000 finistériens, suit une direction est-ouest.

Les Monts d'Arrée
source du bassin de l'Elorn
source du bassin de l'Elorn

D’une largeur moyenne de 5 mètres, ce parcours relativement pentu à l’écart des grandes voies de communication est relativement boisé. Pour les adeptes de la pêche à la mouche, il nécessite l’usage d’une canne de 7 pieds – 7 pieds ½. C’est également un terrain de jeu idéal pour la pêche au leurre. Comme sur l’ensemble du domaine de l’association nous préconisons des leurres dotés d’un hameçon simple à l’ardillon écrasé.

Le cours moyen

Le cours moyen (11 km) d’une pente moyenne de 4 ‰ prend une direction sud–est / nord-nord-ouest et s’écoule dans une vallée plus ouverte sur ses cinq premiers kilomètres qui se rétrécit à nouveau jusqu’aux abords de Landivisiau où la rivière amorce un coude à 90°.

cours inférieur
cours inférieur
cours inférieur Elorn

Ce parcours est longé par la RD 30 ce qui rend son accès aisé. Une zone de réserve située à mi-route du parcours indique la limite amont du parcours saumon.

D’une largeur moyenne de 8 à 10 mètres, le cours moyen offre une succession de tronçons boisés et de quelques prés plus dégagés. Pour bien prospecter le moucheur devra s’équiper de wadders (autorisés à partir du 1er mai).

Le cours inférieur

Le cours inférieur (16 km) d’une largeur de 15 à 20 mètres, relativement encaissé, très facile d’accès est étroitement longé par la RD 712 et la voie ferrée Paris Brest.

Le cours inférieur
Le cours inférieur
Le cours inférieur

La pêche n’y est autorisée que 4 jours par semaine, les samedi, dimanche, lundi et mercredi afin de protéger le saumon. Ce parcours bénéficie d’un profil en d’escaliers. Une succession de radiers et de pools plus profonds, idéale pour les adeptes de la mouche. C’est sur ce segment, 5 km en aval de Landivisiau, que se situe le parcours-mouche du Quinquis, long de 2 km et soigneusement entretenu. À l’exception des pools profonds à éviter et qui retiennent des saumons, les waders s’imposent.

Pour le pêcheur, l’atout majeur de notre rivière est sans conteste lié au soutien d’étiage régulier en provenance du lac du Drennec, (400 à 1.000 litres/seconde de juin à septembre). Ce soutien d’étiage permanent permet d’assurer des conditions de pêche idéales, même lors d’étés particulièrement chauds et arides, comme en 2022.

Les principaux affluents, riches en truitelles réservent quelques surprises, la capture de poissons de 25 cm et plus étant toujours possible.

Une biodiversité reconnue

Une biodiversité reconnue

La richesse faunistique et floristique de la vallée est attestée par le classement de la rivière et de certains de ses affluents en Natura 2000 ; estuaire compris qui couvre une surface de 2374 hectares, connectés par la haute vallée de L’Élorn au vaste site NATURA 2000 Monts d’Arrée (10.800 hectares). On y dénombre en effet neuf habitats d’intérêt communautaire, dont six à enjeux forts à très forts et 13 espèces d’intérêt communautaire (dont six à enjeux forts).

La rivière en elle-même est caractérisée par ses groupements à renoncules, l’importance de sa population de saumons et la présence de la loutre.

Des paysages variés, un patrimoine architectural exceptionnel

La vallée de l’Élorn n’est ni la plus belle ni la plus grandiose de Bretagne, comparée à celles du léguer, de l’Ellé ou du Scorff. Cependant elle offre des paysages d’une grande diversité depuis les landes et tourbières de l’Arrée, jusqu’à la grandiose Rade de Brest. C’est aussi un territoire parsemé de hêtraies-chênaies, ponctué de nombreux et imposants affleurements rocheux. La trame bocagère, bien qu’ayant subi les affres de l’agriculture industrielle depuis plusieurs décennies, est encore bien présente sur de nombreuses communes.

Pont de plougastel
Vue des hauteurs de Plougastel
PontChrist
La Roche Maurice
La vallée de l'Élorn
La vallée de l'Élorn
Neige sur Commana

Son patrimoine architectural est exceptionnel : le pont habité de Landerneau, le château médiéval de la Roche Maurice. La vallée de l’Élorn concentre la plus forte densité d’enclos paroissiaux de Bretagne, magnifiques édifices religieux érigés du 15e au 17e siècle.

Landerneau, La vallée de l'Élorn
une vague